La start-up brestoise OSO-AI prête pour l’international

La start-up brestoise, qui développe une solution d’aide à la détection des dangers pour les personnes âgées dans les Ehpad, se lance à l’international et travaille aussi à un élargissement de son marché vers le domicile des personnes dépendantes.

OSO-AI (50 salariés, chiffre d’affaires non communiqué) s’apprête encore à accélérer. La start-up brestoise, qui vient de fêter son cinquième anniversaire, veut lancer son « Oreille Augmentée des soignants » à l’international. Les premiers pays ciblés sont situés en Europe du Nord, mais le grand export devrait suivre dès 2025. « Nous avons eu quelques contacts de pays que l’on n’attendait pas, comme le Japon ou la Corée », révèle Philippe Roguedas, directeur des opérations et cofondateur d’OSO-AI, avec Gilles Debunne, Olivier Menut et Claude Berrou.

La solution de l’entreprise brestoise, qui permet de détecter dans les chambres des résidents d’Ehpad les bruits de détresse, de chute ou encore de vomissements, suscite, en effet, l’intérêt des acteurs du bien vieillir dans ses pays à la population vieillissante. Un simple boîtier placé dans la chambre permet de détecter les situations de danger et d’alerter les soignants sur un smartphone ou une tablette.

Pas à l’international par hasard

De quoi donner du grain à moudre à OSO-AI. « Tous les fondateurs ont une sensibilité pour l’international. Alors, bien sûr, nous avions imaginé dès le démarrage que c’était une possibilité », confie Philippe Roguedas, qui a notamment travaillé à Barcelone et vécu aux États-Unis, en y retrouvant son camarade du lycée de l’Harteloire, à Brest, Olivier Menut, aujourd’hui P-DG d’OSO-AI. « C’est aussi un challenge d’essayer d’aller conquérir le monde depuis Brest », sourit-il.

"Nous avions imaginé dès le démarrage que l’international était une possibilité."

Restent quelques freins à lever. « Les organisations à l’étranger ne ressemblent pas aux Ehpad français », indique le dirigeant. « Nous commencerons par deux ou trois pays d’Europe du Nord. La Scandinavie, par exemple, a également des problèmes de vieillissement de la population et de manque de main-d’œuvre dans les services aux personnes », note Philippe Roguedas. La zone hors Europe attendra fin 2024 ou début 2025. Avec, déjà, des pays ciblés : le Canada, le Japon, la Corée. « Il faut penser au décalage horaire, au changement de devise. Il faut y aller par étapes. »

Un nouveau marché en France aussi

En France aussi, OSO-AI a des projets. Après les Ehpad, la start-up aimerait équiper les domiciles des personnes âgées ou dépendantes. « Il y a quelque chose à faire car notre oreille augmentée est bien plus puissante que les systèmes d’alerte actuels qui demandent aux personnes d’appuyer sur un bouton, en portant une montre ou un pendentif, ce qui peut être stigmatisant », estime le dirigeant.

Le marché du domicile reste cependant difficile à pénétrer pour un équipement qui reste coûteux. « C’est déjà parfois un frein pour des établissements dont les budgets sont serrés », explique-t-il.

Ces deux axes de développement vont permettre à OSO-AI de grandir encore. En 2023, l’entreprise a multiplié par deux ses effectifs. « Il y aura d’autres embauches en 2024, mais moins. Il faut aussi digérer cette croissance », tempère Philippe Roguedas.

Par Isabelle Jaffré

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