Pour Airzen Radio, Gilles Debunne, Directeur technique d’OSO-AI, est revenu sur le fonctionnement et l’apport de l’Oreille Augmentée des soignants, une innovation technologique au service de tous dans un secteur sous tension.
Aujourd’hui, notre solution répond à un besoin de soutien évident dans un secteur en tension. Les équipes soignantes sont souvent en sous-effectif, avec des moyens limités, ce qui impacte leur capacité à assurer une surveillance constante. L’Oreille Augmentée des soignants est une solution d’intelligence artificielle capable d’analyser l’environnement sonore et de détecter automatiquement des situations de détresse dans les établissements médico-sociaux : chutes, détresses respiratoires, vomissements, appels à l’aide… Elle contribue à sécuriser les résidents, à rassurer leurs familles, et surtout à soulager les soignants en diminuant leur charge mentale et en les libérant de certaines rondes.
La portée est semblable à celle d'une oreille humaine collée à la porte de la chambre d'un résident. L’environnement sonore est une source d’informations particulièrement riche. Il permet de construire un système de protection fiable et complet, aussi bien pour les résidents que pour les équipes soignantes. Par ailleurs, le bruit humain étant relativement universel, le modèle s’adapte facilement à d’autres contextes. C’est ce qui a permis à OSO-AI d’initier récemment une première phase d’internationalisation, notamment au Japon et en Europe du Nord, où les organisations médico-sociales ont une architecture et une organisation parfois plus proches du domicile que de l’institution.
Au-delà de la détection de sons évidents comme une chute ou un vomissement, nos ingénieurs – basés à Brest – ont développé un système d’apprentissage permettant à l’IA de se familiariser avec les habitudes sonores propres à chaque résident. Dès qu’un comportement sonore sort de la normalité, une alerte peut être envoyée aux soignants. Cela permet d’intervenir à bon escient, tout en évitant les fausses alertes.
L’arrivée d’une intelligence artificielle soulève naturellement des questions, notamment en matière de respect de la vie privée. Mais une fois les parties prenantes rassurées sur notre approche éthique, la solution est très bien accueillie. Nous sommes sur une IA, mais une IA au service de l'humain. Aujourd'hui, beaucoup nous disent qu'ils ne reviendraient pas en arrière. À ce jour, OSO-AI équipe déjà une centaine d’établissements, et ce chiffre est en constante progression.
👉 À écouter également : [l’interview de Jean-Baptiste Mïs], Directeur de la MAS/FAM de Beaurepaire, qui partage son retour d’expérience concret sur l’usage de l’Oreille Augmentée des soignants.